Le pastel noir au service d'une oeuvre fantastique | ||
(Vers l'Avenir, 9 mai 1995, n°107) | ||
Il est complètement autodidacte et signe Wesoly-Wattier. Depuis dix ans, il propose une oeuvre étrange et fantastique servie par une technique inhabituelle et parfaitement maîtrisée. Les pastels noirs de ce dessinateur ont une force évocatrice envoûtante qu'il convient de savourer. | ||
Il est impossible de passer, indifférent,
devant l'oeuvre de Jacques Wesoly-Wattier. Il y a chez ce
dessinateur une telle force évocatrice, une telle
technique raffinée, une invention tellement originale
qu'on se prend à rêver devant chaque oeuvre. A rêver
et à s'y plonger à la recherche d'on ne sait quelle
mélancolie. Utilisant uniquement du pastel noir (et ça, c'est déjà inhabituel), l'artisite invente un monde fantastique où les bras des fauteuils se prolongent en mains et où les miroirs reflètent non pas la réalité inversée mais bien un monde de souvenirs, de regrets du temps passé. Le monde de Jacques Wesoly-Wattier n'est pas particulièrement gai mais il dégage tant de poésie, tant d'évocations, tant de sentimentalité qu'il capte l'attention, arrête le spectateur le plus blasé et force à une réflexion certaine. |
Et puis, quelle technique, quelle
maîtrise, dans ces oeuvres où l'artiste multiplie les
difficultés comme à plaisir : détails les plus infimes
parfaitement rendus, ombres transparentes, multiplication
d'instruments très bien rendus : violons, ciseaux,
crayons, pinceaux, mouchoirs, papiers... Mais au-delà de
cette technique, ce qui frappe le plus c'est cette
atmosphère subtile et triste qui se dégage de chaque
oeuvre. Comme un regret, comme un souvenir douloureux,
comme une insatisfaction, comme une cicatrice toujours
douloureuse. Tout cela donne une oeuvre belle où l'on peut se perdre dans les méandres d'un horizon infini où perce, quand même, un rayon de soleil au milieu de nuages noirs. José MESPOUILLE Galerie Molina, rue Haute Marcelle. Jusqu'au 31 mai, tous les jours (sauf dimanches et jours fériés) de 10h30 à 18h. |
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